Note pour Loup : merci de votre commentaire. Etant donné que je n'ai pas lu, ou ne me souviens pas, des romans que vous citez, il est possible que les lignes ci-dessous aient besoin d'être un peu corrigées. N'hésitez pas à le faire si vous en avez le temps, l'envie et l'occasion.
C’est lorsqu’on cherche des exemples du rôle individuel qu’on ne trouve plus rien. Rôle individuel : le personnage, par sa fréquentation de la musique, entretient un dialogue avec d’autres que lui, par delà le temps. Généralement, cela n’apporte rien à l’intrigue ; mais cela offre beaucoup aux personnages. Et ce travail de psychologie du personnage, la mise en valeur d’un héros mûr, réfléchi, armé pour grandir, nous ne le voyons jamais dans le Signe de Piste. Le héros SdP veut grandir, certes ; il ne s’y prend pas en se recueillant mais en agissant : soit en prenant l’initiative, en menant des choses ; soit en réagissant à ce que lui envoie son entourage. Il est en revanche très rare que le héros se « pose », réfléchisse, acquière de la sagesse. Il est inconnu que cette maturité, ce poids, lui soient conférés par une fréquentation active et personnelle de compositeurs. S’il y a un poids, une gravité dans le héros, il est souvent hérité, non recherché ; et c’est l’histoire qui en est le truchement, non l’art. Il y a un flambeau reçu à reprendre. La démarche de construction et de culture personnelle, voulue et désirée, obtenue au terme de longues recherches, est une chose que le Signe de Piste semble ignorer presque totalement.
Et pourtant, il y avait ce fameux « prélude de Chostakovitch » où Dalens avait senti quelque chose, une fois dans son œuvre. Avait-il pesé le potentiel romanesque de ce genre de passage ? S’était-il demandé la place qu’il pouvait avoir dans le style de la collection ? Nous ne le saurons sans doute jamais et le héros du Signe de Piste restera quelqu’un qui préfère courir dans les bois que de rentrer en soi. S’il y a étude, recueillement, lecture même, ce sera pour planter le décor d’une aventure exaltante (Fort Carillon). Mais d’aventure intérieure, point, ou sinon en des termes très convenus.
Cela n’a pas empêché un musicien célèbre au moins de donner dans le genre de la littérature scoute. J’ai en effet sur ma pile de livres à lire un exemplaire de « Clotaire Nicole », une œuvre peu connue du génial inventeur de la musique « concrète », Pierre Schaeffer. Une large croix potencée en orne la couverture. Nous verrons bien, en lisant ce qu’un musicien peut écrire sur le sujet, jusqu’où on peut aller dans le mariage, apparemment contre nature, entre musique classique et Signe de Piste.
Clotaire Nicole est un livre autobiographique, où Schaeffer raconte l'histoire d'un de ses amis, scout exemplaire (routier), qui disparaît trop tôt, et où la musique, finalement, ne joue pas un très grand rôle (d'après mes souvenirs...).
Chez XB Leprince, il y a une histoire de couple qui se forme entre un scout et une jeune fille en jouant des sonates pour piano et violon.
Mais il y a aussi le rock'n'roll, pas que le classique dans le sdp: ainsi dans Le Caïd, de Simone Commandeur...
Reste que les auteurs SDP ont une culture bien plus littéraire que musicale, effectivement, ce qui, somme toute, correspond assez bien au bagage intellectuel de nos "élites"...
Rédigé par : Alain Jamot | 14 mai 2009 à 09:26
"Crazy Jack" de Jean d'Izieu qui a fait l'objet d'une fiche récente sur le site jeuxdepiste.
Rédigé par : mic | 15 mai 2009 à 08:20
Merci pour votre réponse et surtout vos posts. Il m'ont donné l'envie de creuser un peu plus la question de la musique dans le Signe de Piste en faisant remonter de nombreux souvenirs de lecture.
Je tacherai de vous répondre de manière plus construite dès que possible.
Cordialement
Rédigé par : Loup | 15 mai 2009 à 17:17