1re partie.
Quelques jeunes lecteurs m’ont demandé de parler de la création du roman, des passages modifiés ou supprimés, etc., « comme pour les films ».
Tout dire serait long, peu utile et donc ennuyeux avant d’être prétentieux, mais je dévoile quelques anecdotes avec plaisir :
L’histoire de Tim est née au début des années 1980. Je la racontais à des adolescents, pendant la veillée quotidienne. Elle était un peu moins longue, mais Tim restait plus longtemps au Tibet, où s’achevait d’ailleurs la première partie, en compagnie d’un ermite des montagnes. Le vieillard répétait ceci au garçon qu’il avait recueilli : « Quand tu vois le mal, sous quelque forme que ce soit, tourne-toi de l’autre côté et marche. Tu iras vers le bien. »
C’était un conte philosophique à la manière de Voltaire – toutes proportions gardées – mais les jeunes auditeurs appréciaient aussi le côté mouvementé, intrigant, des aventures de Tim… qui portait d’ailleurs un autre prénom.
Peu de passages ont été supprimés, en vérité. Ils concernaient certains loisirs musicaux des Juvéniens, et des descriptions jugées un peu longues après coup. Mais les suppressions n’ont rien enlevé à la trame, à l’histoire d’une manière générale, et surtout pas à son esprit.
Roman pour la jeunesse, le « Continent secret » ne devait rien comporter qui pût heurter la sensibilité, la moralité des lecteurs. La version originale comptait parfois quelques termes un peu crus dans les dialogues, par exemple. Les enlever ou les adoucir ne nuisait pas à l’ensemble ; je l’ai donc fait sans difficulté. Les collaborateurs de la maison d’édition laissent libre champ à l’auteur dans la mesure où celui-ci respecte quelques règles simples. Concernant les sujets délicats tels que la sexualité et la religion, entre autres exemples, il s’agit de suggérer, de laisser le lecteur libre d’interpréter comme il le souhaite. Ensuite, vogue la galère !
L’auteur n’est pas seul, une fois que son roman a été retenu. On le conseille, on le guide, on le soutient, comme dans toute maison d’édition digne de ce nom. Oh ! parfois, il y a quelques discussions ! Mais au bout du compte, on se met d’accord dans la bonne humeur.
« Making off » du « Continent secret », 2e partie.
Les œuvres musicales qui ont inspiré l’auteur. Elles sont trop nombreuses pour être toutes citées ici, mais en voici quelques-unes, sans ordre d’importance :
Le débat animé au Grand-Conseil : « Cambaz » et « Uyan » du groupe Mor Ve Ötesi, qu’on peut attraper avec You Tube… pendant les heures creuses.
Amitié entre Tim et les habitants du Continent : « Bebek » et « Sevda çiçegi » du groupe Duman. Même remarque que précédemment.
Tim Perrinn : Le thème de Pierre, dans « Pierre et le Loup », de Prokofiev ; le 3e mouvement de la 3e symphonie de Brahms ; 6e symphonie de Beethoven ; « Carnaval » opus 9 de Schumann ; quelques thèmes des Green Day, dont « Wake me up when September ends ».
Fregde : L’adagietto de la 5e symphonie de Mahler ; ouverture de « Parsifal » de Wagner ; thèmes de « Sueurs froides » (Vertigo) et « Marnie », de Bernard Herrmann (des films d’Alfred Hitchcock) ; le 2e mouvement du concerto pour piano d’Aram Khatchatourian.
Alison : « Pizzicato polka » de Strauss ; « Valse des Fleurs » de Tchaïkovski ; 7e symphonie de Beethoven ; la plupart des Valses de F. Chopin.
Tankews : Ouverture de « West Side Story » de Léonard Bernstein ; thème de « La mort aux trousses » de Bernard Herrmann (film « North by Northwest » d’Alfred Hitchcock) ; Concerto pour la main gauche, de Maurice Ravel.
Kev : Les Études transcendantales de Franz Liszt, dont la 10e, bien sûr ! Le 1er concerto pour piano et orchestre de Prokofiev ; « Remeniscing in tempo », par Duke Ellington et son orchestre ; le 2e mouvement du Concerto en sol de Ravel.
Etc. Il faudrait encore citer d’innombrables chansons, morceaux de jazz, de rock et autres extraits des musiques populaires turques, celtiques, scandinaves, germaniques, britanniques et latines.
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