À deux reprises, Tim explique que c’est dans les romans qu’il a appris des « combines » et autres astuces pour se tirer d’affaire en cas de difficulté et même de danger. Souvenez-vous : La scène où Tim est en cellule ; il pense à un héros de roman qui arrive à surmonter l’épreuve de l’enfermement. Et enfin la scène avec les mineurs et les Shift, qui soupçonnent Tim et Kev de vouloir entrer dans les mines sans raison valable. Tim berne les hommes sans sourcilier, devant un Kev effaré, à qui il expose ensuite l’utilité des histoires racontées dans les livres.
Je me souviens d’un professeur qui disait à peu près ceci à ses élèves : « Celui qui a lu quantité de romans d’aventures a bien plus de chances que les autres de se tirer des situations délicates. »
Comment Tim fait-il pour comprendre et parler si rapidement l’intiven ?
Il a étudié le latin pendant deux ans et se débrouille correctement en anglais et en allemand. Or en intiven, de nombreux mots ont des racines latines et anglo-saxonnes. D’autre part, sachant qu’il parle français, la plupart des Juvéniens et des Untra glissent des mots français dans leurs phrases quand ils s’adressent à lui, même s’ils les déforment un peu. Enfin, l’admiration de Tim pour le Continent et ses habitants facilite un apprentissage rapide.
Encore un peu d’intiven !
D’abord, l’origine du nom de cette langue : Intérieur (le monde souterrain), union et invention.
Maintenant, quelques tournures courantes :
Je m’appelle Lucas : il n’y a pas de verbe « s’appeler », ni de verbe « être », alors on dit tout simplement Lucasem, « em » étant le suffixe de la 1re personne.
J’ai 15 ans : 15 + ans + radical d’avoir + suffixe 1re personne, soit « dekapenntaaronnem ». Mais les nombres se disent de plusieurs manières… Nous y reviendrons. Aar signifie an, année, fleuve et rivière.
Je suis + adjectif ou nom : adjectif ou nom + suffixe « état ».
Exemples : Je suis jeune = yukem. Il est vieux = germett.
Prononciation de l’intiven.
Chaque lettre compte ; par exemple, « un » se prononce « oun ».
Voyons les cas particuliers :
Ä = è. E = è dans un mot, é en finale. U = ou. Ü = u. ö = eu.
G = gue. Qu = kv. S = ss. W = v.
Eu = œil.
H n’est pas prononcé et ne sert qu’à séparer les lettres pour faciliter la lecture, comme dans « loha ! » (salut !).
Une drôle de société !
C’est ce qu’on peut dire à propos de Juvenia, en effet, si l’on pense que les Jeunes se sont révoltés pour instaurer un régime bien particulier, dont précisément leurs ancêtres, les Pionniers du monde souterrain, ne voulaient plus ! Un système où les filles n’ont guère droit à la parole, où la milice des Tankews est toute puissante, où le prince a un pouvoir plus symbolique que réel !
Tim et Alison se rendent compte de ces anomalies, même s’ils ne le formulent pas clairement. C’est douloureux, pour eux, car en même temps, ils admirent Juvenia pour la magnificence de son décor et le bon esprit de ses habitants, y compris les redoutables Tankews, plus fanfarons que réellement méchants.
L’ouverture de la Grande Frontière sera le signe du retour au calme.
Le Continent secret et les adolescents.
Un jeune Lyonnais m’a demandé si le roman ne cachait pas une sorte d’analyse de l’adolescence, une thèse, si l’on veut. La question n’est pas bête et m’oblige utilement à m’interroger sur l’histoire de Tim.
En effet, on pourrait considérer que la révolte et la capitulation des Juvéniens illustrent le chemin que tous les adolescents, ou presque, empruntent vis-à-vis de leurs parents et des adultes d’une manière générale. De là, Tim représenterait l’adolescent déjà mûr qui invite ses semblables à entrer dans la ronde de la vie adulte. En réalité, tout n’est pas si simple : Tim se rebiffe aussi contre les autorités d’Untrawort, au début. Mais le point essentiel à mes yeux est ailleurs et la société que Tim admire sincèrement n’est pas comparable à la nôtre. En effet, à Untrawort, une fois la paix revenue, les différences entre les Untra n’ont plus d’importance : âge, sexe, métier, occupations, origines ethniques, etc.
Une thèse ? Non. Une invitation, plutôt : Que les Jeunes et les Vieux cessent de se prendre mutuellement pour des imbéciles. Dans l’une de ses chansons, Georges Brassens utilisait un mot plus court et plus percutant…
Liens entre les jeunes du Continent secret.
Tim et Alison apprécient le fait que les Juvéniens – ensuite tous les Untra – lient rapidement amitié, une amitié naturelle, spontanée et sans manières. On sait aussi qu’Alison et Kar sont très attachés. On peut donc se demander pourquoi le garçon accepte si facilement qu’Alison parte pour notre monde en tenant Fregde par la main. Cela s’explique : Kar et Alison partageaient des sentiments affectueux tout à fait courants entre Jeunes du Continent, tandis que Fregde et Alison découvrent ce qu’ils n’osent pas encore appeler amour, avec prudence, patience et sagesse mêlées. Généreux, désintéressé, Kar ne peut que s’en réjouir, comme tous les Untra sans exception. Encore une caractéristique du Continent secret !
Ce sont des informations très intéressantes, mais le passage sur les phrases en intiven est un peu difficile à comprendre...
Rédigé par : Fanny | 11 mars 2008 à 17:44
Fanny : Oui, il est vrai que l'intiven est un peu obscur à nos yeux... et nos oreilles. Je pense qu'il ne faut voir qu'un amusement, dans ces illustrations de la langue des Untra. En tout cas, merci pour votre intervention.
Rédigé par : J-L Larochette-Prost | 12 mars 2008 à 10:30
bonjour,
j'ai dans ma bibliothèque un livre sacré pour moi "hier la liberté" de jean-louis foncine et jean-françois pays de la collection "signe de piste". Ce livre a fait l'objet d'un long métrage super 8 sonore. Peut-on le trouver et comment ? Pouvez-vous m'aider ?
Merci d'avance,
Cathy
Rédigé par : catherine devignard | 18 juillet 2009 à 17:32