Non pas mytho mais lu par tous les mythos
Et l’auto-citation nous amène au côté mytho souligné par Polydamas. Comme d’habitude, je ne serai pas entièrement d’accord. Une des caractéristiques du phénomène mytho, c’est d’être de seconde génération. Quand vous prenez un garçon de 2011, que vous le formatez en scout d’Europe (même avec les options –verbose –poil-ras –short-obligatoire –dizenier=yes –override-forbidden-rangers = bring-it-on ), vous n’en ferez pas un mytho. Il faut pour cela lui donner la référence culturelle, c'est-à-dire lui montrer ce qu’il faut reproduire ou mentionner. C’est un peu comme le Don Quichotte de Pierre Ménard. Porter un galurin au bord rabattu n’aura pas le même que le scout ait vu ou pas La 317eme section. On ne décide pas de devenir mytho, on est élu par eux. Souvenons-nous de Che Gevara.
Le Prince Eric ne peut pas être mytho parce que c’est lui qui a tout inventé. Le premier grand jeu avec enlèvement et bataille homérique rapporté dans la littérature – probablement dans la Bande des Ayacks – ne peut pas être mytho parce que c’est le premier. Mais tous ceux qui s’en sont volontairement inspirés le sont, eux. Matricule 512 est mytho. Le Signe dans la Pierre, de Paul Henrys, où un cul de pat’ se fait éventrer par un sanglier et meurt à l’hôpital entouré de sa patrouille qui récite le chapelet avec Le Bracelet de Vermeil sur la table de chevet, ça, c’est mytho. Mettre « tibi » à la fin des lettres, c’est mytho. Ce qui est mytho, c’est de jouer au Prince Eric, pas de l’être.
Ci-dessus : "QUOI? Cinq cent euros pour une clé USB?"
La jeunesse maltraitée et malheureuse
Une dernière qualité, c’est l’attention portée et l’accent mis sur l’enfance malheureuse. On pourrait imaginer que tous les personnages des Eric sont des surhommes en devenir, de préférence blonds et à particule. Erreur ! Grossière erreurmême ! Des gamins maltraités ou malheureux, il y en a des MASSES chez Dalens. L’Eric du Bracelet, infantilisé, manipulé dans une vendetta qu’on ne croit même pas utile de lui révéler. Ingve dans Le Prince Eric, potiche tuberculeuse dont les adultes exploitent honteusement les mois qui lui restent à vivre. Dans la Tache de Vin, c’est Remi mais aussi Jean-Luc, défiguré, qui ne peut avoir une vie sociale normale alors qu’il a tout pour cela. Loin des Eric, tout le cycle des Voleurs ne cesse de parler de jeunes délinquants que pour mettre en lumière, l’espace d’un volume, le fils du juge mal dans sa peau. Le héros de la série est quant à lui pratiquement orphelin et finit sur un fauteuil roulant. Etait-ce cela, la littérature de jeunesse des années 40 ?
Ci-dessus : les Loups à Berlin avec quelques Allemands de passage
A SUIVRE
"QUOI? Cinq cent euros pour une clé USB?"
Celle là, en légende d' un dessin de P.J., non seulement elle m'a fait éclater de rire mais en plus je suis vexé de ne pas l'avoir trouvé moi-même !
Et si on lançait le concours de la légende d'un dessin de P. J. la plus tartignole ?
Rédigé par : Yan | 29 novembre 2011 à 20:41