Bruno Robert des Douets, votre roman Ombres et lumière a été publié récemment dans la collection Signe de Piste. Quels sentiments cela vous inspire-t-il ?
Une certaine fierté. Pour moi, Signe de Piste est l’un des piliers de la littérature jeunesse. En plus, j’ai eu la joie de connaître Jean-Louis Foncine et Serge Dalens. Je me sens très honoré d’être invité à marcher sur leurs traces, cela d’autant plus que j’ai bien failli être édité dans la collection par Foncine au temps de mes débuts.
Ah bon ? Racontez-nous ! Comment les avez-vous rencontrés ?
Dans les années 70, alors que j’étais jeune chef d’unité de scouts marins, nous disposions d’une péniche – c’était notre local – et d’un superbe canot de 10 m de la marine nationale. Il s’appelait le Prince Éric. À l’occasion d’une fête de groupe, nous avions invité Dalens et Foncine à venir le voir. Ils avaient dit oui sans hésiter. Peu après, j’avais confié mon premier manuscrit à Foncine. Il s’agissait je crois de Fin de jeu ou bien de Snorri, le fils du viking. En fait, il y avait encore à travailler, mais nous ne disposions pas alors d’ordinateurs. Une page à modifier nécessitait de redactylographier tout un chapitre. Le projet en était donc resté là.
Revenons à votre Ombres et lumière. Pourquoi ce choix de situer l’action en Russie ?
En 2000, ayant eu la chance de me rendre à Saint-Pétersbourg, j’y avais rencontré de jeunes guides et scouts absolument formidables. Je me suis intéressé à l’histoire de leur mouvement et j’ai découvert une véritable épopée, glorieuse et tragique. J’ai voulu la restituer. J’en ai fait un roman.
Pensez-vous pouvoir toucher des lecteurs russes ?
Pourquoi pas ? Il y a pas mal de Russes qui maitrisent la langue française. C’était même une tradition dans la Russie pré-révolutionnaire ! En outre, j’ai été interviewé par le magazine La Russie d’aujourd’hui. Cela permettra de faire connaître cette trilogie russe dans ce pays immense est dans les pays voisins. Par ailleurs, il y a de nombreux Russes en France, en Belgique, en Suisse. Ils seront probablement intéressés par le contenu de ce roman qui traite d’un aspect méconnu de leur Histoire.
Une traduction est-elle envisagée ?
Qui sait ? Ce serait logique. Il est encore un peu trop tôt pour être affirmatif.
Vous avez indiqué que ce livre était le premier d’une trilogie. Qu’entendez-vous par là ? Prévoyez-vous une suite à ce premier roman ?
Ombres et lumière évoque les soubresauts de la Russie de 1909 aux années 20 dans le regard de scouts emportés par des événements catastrophiques. Avec le roman suivant (Les survivants de Sébastopol), il ne s’agit pas vraiment d’une suite. En fait, c’est une autre histoire. Des pionniers sont piégés de 1942 à 1944 dans le siège de leur ville par les armées nazies. Pour eux, c’est l’histoire de la survie. Cependant, des liens ténus, sorte de fil rouge, relient les trois livres entre eux. Des allusions relatives aux scouts russes du précédent roman sont faites par certains des protagonistes.
Et le troisième roman ?
Ce sera plus contemporain puisque l’action se passe au tout début du XXIe siècle. On y découvrira l’amitié de scouts russes et français confrontés à un événement dramatique. En outre, y seront évoqués, sous forme de « flash-back », les camps du goulag et la survie ou la mort de guides et de scouts au cours des années 30. En attendant sa publication, j’aimerais recommencer l’expérience de l’écrire quasiment en direct. Je l’avais fait pour le précédent sur le site MyMajorCompanyBooks. Cela m’avait valu de nombreux contacts enrichissants et même de rencontrer une relectrice efficace. Merci Bernadette ! Cette fois, nous pourrions le faire en passant par ce blog Signe de Piste. Mes lecteurs pourraient quasiment participer à l’écriture en faisant part de leurs sentiments, suggérant leurs propres idées, faisant des remarques critiques, etc. Très bientôt, le premier chapitre pourrait être mis en ligne. J’espère que cela puisse intéresser les lecteurs de Signe de Piste.
Tout un programme ! Merci pour vos réponses et rendez-vous dans vos livres !
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